BACKSTAGE RESISTE

JB Cortot au sein de la troupe

de “Résiste”

JB est depuis le mois de septembre 2015 immergé dans le répertoire de Michel Berger et France Gall, puisqu’il tient les fûts au sein de la comédie musicale créée par France Gall et Bruck Dawit, après avoir enregistré l’album du spectacle. Nous l’avons rencontré en décembre au Palais des Sports, avant qu’il ne parte pour une tournée qui repasse par Paris en ce mois de juin. Il nous a détaillé le matériel qu’il utilise et expliqué en partie comment fonctionne un tel spectacle à très gros budget.

JB Cortot

Merci Loïc !
« Lorsque Bruck Dawit a commencé à chercher des musiciens pour le projet, il a contacté Loïc Pontieux, qui m’a recommandé. Loïc m’appelle parfois pour le remplacer, à la Nouvelle Star par exemple, et il me remplace parfois. C’est quelqu’un qui m’a beaucoup influencé. L’approche qu’il a de la musique me touche beaucoup, il amène vraiment un petit plus aux projets auxquels il participe. Ses grooves donnent toujours envie de danser, je les trouve toujours de bon goût. Je suis ravi car c’est ma première comédie musicale, et l’ambiance y est super. L’équipe pour ces spectacles parisiens comprend 199 personnes, d’âges très différents, mais tout le monde s’entend vraiment très bien. Pour la tournée, nous serons seulement 90, mais c’est déjà beaucoup de monde. En plus, la musique de Michel Berger est vraiment intéressante, pas du tout figée, très vivante. Pour me préparer, j’ai regardé sur YouTube les concerts des années 1980, avec Claude Salmieri à la batterie. C’était vraiment excellent ! Nous sommes cinq musiciens sur scène : un guitariste, deux guitaristes-claviéristes, basse, batterie. Nous avons commencé les répétitions musicales fin septembre 2015, pendant quinze jours, puis nous avons eu un mois de répétitions tous les jours en conditions de scène, de 9 heures à 22 heures. Certains jours, nous passions pas mal de temps à attendre que les divers éléments se mettent en place. »

Spectacle 2

Six caisses claires, sinon rien !
Durant ce spectacle, JB utilise pas moins de six caisses claires pour pouvoir coller au plus près aux sons originaux des différents titres. Comme elles ont presque toutes la même profondeur, il peut les interchanger lui-même au cours du spectacle.
« Je suis très amateur de caisses claires. Ça me permet d’arriver sur quelque projet que ce soit et de proposer plein de sons différents pour coller au mieux aux titres à jouer. Aujourd’hui, je ne peux plus faire un concert avec une seule caisse claire. C’est plus agréable pour l’auditeur, et plus intéressant pour l’ingé-son, qui a moins de boulot pour atteindre le résultat final. Pour les séances d’enregistrement de l’album, j’en avais apporté une dizaine pour faire des essais. Je les ai rapportées au début des répétitions du spectacle, mais au bout de deux jours, la sélection était faite. Et puis, il fallait que je reste raisonnable, car ma quantité de matos est limitée pour la tournée ! »
Une Ludwig Pioneer, achetée sur eBay. « On ne peut pas dire qu’elle soit belle, mais j’adore le son super vintage qu’elle produit. Je l’utilise sur sept titres, dont La Groupie du pianiste et Viens je t’emmène. »
Une Ludwig Acrolyte, réglée assez tendue pour les morceaux pêchus comme Papillon de nuit ou Ella, elle l’a. « Complété par les effets que l’ingé-son ajoute, ce réglage reproduit assez bien le son un peu électronique des années 1980. »
Une Think Custom Drums, assez tendue, avec un son presque hip hop. « Je la joue sur À quoi il sert, un titre aux balais avec pas mal de ghost notes. C’est Vinnie Colaiuta qui jouait sur l’enregistrement original ! C’est un modèle que j’avais essayé quand j’étais passé à l’atelier de la marque, à Aubervilliers, et j’avais complètement craqué. Du coup, je l’ai acheté en 10″, 12″ et 14″ ! »
Une Ludwig LM400. « Elle a appartenu à Manu Katché, il y a sa signature à l’intérieur du fût. Il avait mis un cercle moulé pour la peau de frappe, et un capteur était collé sous la peau, avec le fil qui sortait par l’évent. Je l’ai enlevé, bien sûr. Je m’en sers sur la plupart des morceaux, avec la bande de Gadd. On peut tout jouer avec, qu’elle soit tendue ou détendue. »
Une Yamaha Club Custom, sur le titre Résiste, par exemple. « Le son est assez passe-partout, mais avec une couleur à l’ancienne. »
Une Ludwig WFL, plus profonde, donc en permanence placée à gauche du charleston. « Je l’ai réglée assez peu tendue, pour les ballades, avec une Remo CS en peau de timbre. Ça fonctionne pas mal dans ce contexte. Le déclencheur tient avec un élastique, mais il tient ! »

Ludwig Pioneer
Ludwig Pioneer
Ludwig Acrolyte
Ludwig Acrolyte
Think Custom Drums
Think Custom Drums
Ludwig LM400
Ludwig LM400
Yamaha Club Custom
Yamaha Club Custom
Ludwig WFL
Ludwig WFL

Tout en acoustique
Une grande partie de la musique de Michel Berger, enregistrée dans les années 1980, faisait la part belle aux batteries électroniques. Pourtant, JB a opté pour une batterie exclusivement acoustique. « Et j’en suis ravi ! On me demande souvent d’envoyer des séquences, mais sur ce spectacle, c’est un ingénieur du son ProTools qui s’en occupe. Du coup, je peux vraiment me concentrer sur la musique, sans avoir à penser aux doigtés idéaux pour pouvoir déclencher les séquences. L’ingé-son déclenche des top départs en fonction de phrases dites par les comédiens. Nous recevons alors un décompte d’une mesure dans les Ear Monitors, décompte que reçoivent également les chanteurs, parfois avec un accord pour indiquer la tonalité du titre. Du coup, il faut rester tout le temps hyper concentré : il y a par exemple dix minutes de comédie, puis une seule mesure de décompte et c’est parti. Il ne faut pas se rater. De ce fait, nous jouons au click sur tous les titres. Les séquences contiennent certains choeurs, des cordes, des cuivres… »

Lors du spectacle, l'écran vidéo géant affiche en alternance un court métrage et des éléments de décor
Lors du spectacle, l’écran vidéo géant affiche en alternance un court métrage et des éléments de décor

Du vintage ? Pas besoin !
Pour ces musiques vieilles de trente ou quarante ans, une batterie vintage aurait été parfaitement adaptée, mais JB a choisi un modèle Yamaha actuel. « J’ai utilisé une vieille Recording Custom pour l’enregistrement studio. Elle collait très bien au projet, mais je ne l’emmène plus en tournée, j’ai trop peur qu’elle s’abîme. En plus, la Live Custom est parfaite. Le son est assez flat, bien équilibré. C’est moi qui ai décidé de la composition du kit, je n’ai pas subi de pression de la production. C’est quasiment le même que celui que j’utilisais avec Amel Bent pour sa dernière tournée, à l’exception des cymbales. » JB change les peaux des toms tous les trois spectacles, au maximum. « Pour les caisses claires, ça varie. J’aime bien quand elles sont un peu tannées, mais elles basculent vite. »

Vue du kit Le kit de JB :
• Fûts Yamaha Live Custom de 22″, 12″, 14″, 16″ sur rack.
• Cymbales Zildjian, de gauche à droite :
– Splash K 8″
– K EFX de 18″
– A Custom Medium Thin Crash 16″
– Splash K 10″
– Sweet Ride 21″
– Crash A Custom 17″ finition brillante
– Medium Crash A Custom 18″
– China Hybrid K de 19″
– Charleston K 14″ à gauche
– Charleston A 14″ à droite

 

 

 

Le Plexi, c’est fantastique
La plate-forme sur laquelle est placée la batterie est entourée de panneaux de Plexiglass, un matériau d’habitude utilisé sur les scènes où le son de batterie pose problème pour sonoriser des instruments acoustiques délicats. Ce qui n’est vraiment pas le cas pour ce spectacle ! « Mais les chanteurs-comédiens sont équipés de micro-casques, pour jouer la comédie et chanter. Lors des répétitions sur scène, quand ils montaient me voir lors du show, les sons de cymbale repassaient beaucoup par leurs micros. Les ingés-son s’arrachaient les cheveux ! C’est pour cela qu’ils ont ajouté ce bandeau en Plexiglass. Dans ce contexte très spécial, la position basse de mes cymbales les a bien arrangés. J’ai passé de nombreuses années avec deux toms sur la grosse caisse et deux Crash au-dessus, donc assez hautes. Et puis, lorsque j’ai remplacé Loïc sur la Nouvelle Star, j’ai découvert sa config à un seul tom suspendu et des cymbales plus basses, et j’ai trouvé ça super agréable. On a tout sous la main, et on voit bien ce qui se passe aux alentours. Du coup, je l’ai adoptée. »

La vue depuis le siège du batteur, lors des répétitions de l'après-midi.
La vue depuis le siège du batteur, lors des répétitions de l’après-midi.

Tout pour le spectacle
Grâce à “Résiste”, JB aura eu une fin d’année 2015 et toute l’année 2016 très occupée, ce qui ne lui laisse pas beaucoup de temps pour d’autres projets. « Après ces spectacle à Paris, je pars en tournée jusqu’en mai ; c’est assez difficile de se faire remplacer dans cette équipe, mais ce n’est pas un problème, car j’adore ce répertoire. Nous revenons à Paris en juin, puis sommes en pause en juillet et août, et ça repart ensuite jusqu’à la fin de l’année. C’est beaucoup de travail, je ne peux pas suivre d’autres projets en parallèle mais, de toute façon, je ne fais pas beaucoup de séances, bien moins qu’à une certaine période. D’ordinaire, je travaille beaucoup avec David Salsedo, ex-chanteur de Silmarils, qui a réalisé les premiers albums de Superbus. Et je participe à un projet pop électro avec les musiciens d’Oxmo Puccino que, du coup, je ne pourrai pas accompagner cette année. »

Grande braderie sur les chemises vintage dans les loges. De gauche à droite : Frédéric Scamps (guitares et claviers), Guillaume Juramie (basse), JB, Pierre Terrasse (guitares)
Grande braderie sur les chemises vintage dans les loges. De gauche à droite : Frédéric Scamps (guitares et claviers), Guillaume Juramie (basse), JB, Pierre Terrasse (guitares)