Kit Pearl Wood Fiberglass
La fibre sous la peau
Renouant avec un procédé révolutionnaire issu de la fin des années 1960, Pearl, qui fête ses 70 ans, propose des configs très rock, en bois et fibre de verre. Un alliage moderne et vintage à la fois, qui colle pile à la tendance.
Pearl a toujours été timide avec la mode, en misant historiquement sur des valeurs sûres (la Pearl Export ou les Free Floating, par exemple, voire les caisses claires signatures de grands drummers), et en innovant sur un plan technologique (les pédales Demon, l’Epro, les fûts Hybrid Exotic avec le Vectorcast) ou au travers d’un concept (la Reference, qui mélange les essences de bois)… Mais certains produits comme les Sensitone (en particulier les Brass brossées) ou cette réédition en configuration trois fûts d’une batterie Vintage Hybrid, comme les concepteurs l’ont eux-mêmes baptisée, flirtent sérieusement avec la tendance vintage actuelle. Nous allons voir que cette batterie, testée dans une version très Rock (24’’, 13’’, 16’’), s’épanouit magnifiquement sous les baguettes les plus lourdes, tout en restant relativement légère pour le porte-monnaie. Une belle édition classique qui répond totalement aux critères des batteries actuelles.
Un procédé unique et des caractéristiques familières
Pour cette batterie qualifiée d’hybride dans son pedigree, Pearl a choisi le kapur, un bois dense (plus que l’acajou et pratiquement autant que le chêne) mais pas dépourvu de souplesse, auquel le fabricant ajoute manuellement une couche de fibre de verre. Chaque fût totalise 7,5mm d’épaisseur, en 7 plis, dont celui en fibre de verre appliqué à la main selon un procédé unique très minutieux développé il y a plus de 40 ans. Pour affirmer le son de ces kits, les ingénieurs ont étudié des chanfreins taillés à 45° pour les toms, et arrondis à 30° pour les grosses caisses, une façon de privilégier l’attaque pour le haut de l’instrument et de donner de la rondeur pour le bas. Les configs trois fûts sont déclinées au nombre de trois, mais pour la France, la Boîte Noire du Musicien a privilégié un kit très Rock en 24×14’’, 13×9’’ et 16×16’’, et un autre très polyvalent en 22×16’’, 10×8’’, 12×9’’ et 16×14’’. L’accastillage est très soigné, avec notamment les systèmes de suspension Optimount et les cercles SuperHoop II de 2,3mm. Les finitions restent très traditionnelles, l’importateur ayant privilégié le rhodoïd White Marine Pearl pour la 24’’ (testée) et le Cocoa Burst dégradé et satiné pour la 22’’ (Platinum Mist disponible sur commande). Côté peaux, le son visé étant à la fois puissant et polyvalent, les concepteurs ont opté pour de la Remo Pinstripe transparente traditionnelle et deux Powerstroke pour la grosse caisse (Clear pour la frappe et Coated pour la résonance).
Un son idéal pour le rock
Ce fut un vrai régal de jouer ce kit dans l’un des studios du magasin Woodbrass à Paris. A peine quelques tours de clé et chacun de ces trois fûts a révélé l’essentiel de ce pour quoi ils ont été conçus. Une attaque très définie mais pas trop claquante, une super longueur de note, en particulier pour ce type de peaux Pinstripe, et un « bottom » impressionnant, pas seulement pour la 24’’ou le 16’’ ! La qualité des peaux entre bien entendu en jeu, mais la 24×14’’ (une profondeur idéale pour ce diamètre, qui rappelle en outre les fûts des années 1960 ou 70) est purement géniale, très motivante à jouer tant elle donne des graves épanouis. Les chanfreins arrondis à 30° font ici toute la différence par l’apport de graves super bienvenus et le pli de fibre de verre doit donner juste le degré de compression nécessaire pour inscrire cette grosse caisse dans le rang des batteries modernes. Ceci mis à part, la générosité et l’ouverture rappellent certains fûts vintage en acajou. L’intérêt pour le 13×9’’ et le 16×16’’ réside dans cette même alliance, encore plus punchy grâce aux chanfreins taillés à 45°, le son restant assez chaud et très rond, en un mot, très rock n’ roll ! Car avec ces dimensions, on obtient naturellement beaucoup de puissance et tous les plans sonnent tout seuls, avec un excellent équilibre autour du kit. Nous n’avons pas testé d’accordage plus tendu, car ces peaux ne s’y prêtent pas réellement, et la config non plus d’ailleurs, mais lorsque l’on est devant une batterie aussi naturelle, nul besoin de chercher midi à quatorze heure. On sait que ça sonne et on n’a aucun doute sur la version plus polyvalente en 22’’. Avec ce genre de fûts, on sait que ça marche tout de suite !
Au départ, Pearl avait sorti cette série pour une durée très limitée et tous les batteurs qui recherchent les types de caractère décrits plus haut (punchy mais chaleureux, moderne avec une belle touche vintage) devraient sérieusement se pencher sur les modèles en magasin, car en ce qui nous concerne, comme disent les jeunes, ce fut un vrai kif ! Le prix se situe dans la tranche d’un milieu de gamme très soigné pour ce que l’on qualifierait facilement de haut de gamme, qu’il s’agisse des prestations ou de la qualité sonore. A l’issue du NAMM, cette batterie vient d’obtenir son CDI. Bonne nouvelle, la série est donc reconduite pour 2016 ! •
Prix Indicatif TTC :
Rock 24’’ White Marine Pearl : 1 270 €
Rock 4 fûts Satin Cocoa Burst : 1 441 €
DISTRIBUTION : www.laboitenoiredumusicien.com
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• Un très beau concept pour jouer rock ou polyvalent • Une batterie à la fois moderne et vintage • La couche de fibre pour une compression très agréable lors de l’impact • Un bois dense et des peaux bien choisies pour le contexte visé • La qualité Pearl frôlant le très haut de gamme à un prix super étudié |
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• Pas de caisse claire assortie |