BE YAMAHA RECORDING JAZZETTE

Yamaha Recording Custom Jazette

Une pure petite jazette

Petit retour sur la très belle série Recording Custom, en version trois fûts cette fois-ci, pour tous les adeptes de jazz et autres musiques dérivées. Ça en fait un paquet !

C’est Paul Brochu, l’excellent batteur d’Uzeb, qui avait récemment testé pour nous la Recording Custom dans sa nouvelle version. Cette série a en effet opéré une renaissance remarquée sur le marché, et de façon à proposer un éclairage différent du kit généraliste évoqué dans ces pages, nous avons eu envie de revenir sur ces fûts légendaires remis au goût du jour avec l’aide précieuse de son concepteur initial. Pour cela, nous avons choisi une config Jazz 18’’, 12’’, 14’’ + caisse claire, qui sonne très naturelle et musicale, avec une rondeur et une clarté très appréciables révélées par ces fûts en 100% bouleau.

Des finitions aussi belles que classiques
On a l’impression de l’avoir toujours connue ! Et là voilà, toute relookée, comme une vieille copine qui aurait rajeuni avec tous les bienfaits d’un léger lifting réussi. C’est bien elle, la Recording des années 1980, initialement pensée et aujourd’hui “repensée” par Steve Gadd, avec une oreille attentionnée des concepteurs de chez Yamaha, toujours à l’écoute et prêts à innover. Elle a gardé sa belle robe noire laquée façon piano, mais elle arbore également une belle tenue de chasse (également laquée) en Classic Walnut, et une autre superbe laque pour la plage, en « Surf Green ». La version testée ne manque pas de charisme et de naturel, en « Real Wood » satiné très réussi. De quoi opter pour ce qui se rapproche le plus du caractère de chacun. Les cercles de grosse caisse sont soit assortis (en noir ou en naturel), soit de couleur Real Wood pour la version colorée – un très beau mélange qui contraste parfaitement et évite le côté « too much » d’une couleur unie. Pour résumer, la cosmétique reste discrète et quelle que soit la finition, les fûts seuls affichent une belle élégance.

Des updates bien pensés
Le suspens a assez duré et il est temps de révéler le petit secret de ce cajon, dont l’inclinaison de la table a donc été calculée avec un angle à 100° (d’où le nom d’est donc Steve Gadd, fidèle parmi les fidèles, qui a motivé les concepteurs pour cette renaissance réussie. Pour l’accastillage, il a choisi des cercles emboutis de 1,6mm d’épaisseur, et le dessin des coquilles est pratiquement resté identique. Doubles et longues, (très longues, en particulier pour la grosse caisse et le tom basse !), elles sont un peu plus lourdes que celles d’origine, de façon à faire plus corps avec le bois. Là où certains fabricants réduisent le contact du métal, Yamaha et Gadd ont ici décidé d’aller à l’opposé, de façon à réduire un peu la résonance du fût et à laisser le batteur gérer ses dynamiques, sans avoir recours à une sourdine interne ou externe. En revanche, la forme des chanfreins rejoint la tendance, puisqu’ils sont taillés à 30°, de façon à offrir une surface conséquente à la peau et générer le maximum de graves pour ces fûts fins, assemblés en seulement 6 plis ! Steve Gadd a testé plusieurs tailles de chanfreins avant de voter pour un angle à 30°, une taille plutôt arrondie qui vient ici enrichir les qualités sonores du bouleau. On est donc globalement sur une approche de son assez vintage, mais avec du bouleau, qui apporte une dynamique évidente. Toujours après moult essais et sur les conseils du sage, l’équipe de concepteurs a décidé de surélever les grosses caisses de 18’’ et 20’’, de façon à gagner en punch et à révéler le meilleur de la note, selon l’accordage choisi. Enfin, on retrouve la très bonne idée des tirants de grosse caisse à ailette (demandé par André Ceccarelli sur son modèle Signature, si notre souvenir est bon), avec des crochets moulés pour plus de résistance et un aspect plus joli. Ce sont d’ailleurs également des ailettes qui aident à régler la hauteur des tiges de tom basse. Très pratique ! Le système de suspension YESS n’a pas changé et pour cette Jazzette testée, toutes les peaux sont des Remo Ambassador blanches sablées, ce qui permet de révéler le meilleur des styles visées avec ces diamètres et profondeurs désormais classiques.

Des fûts ronds et clairs à souhait
Comme Peter Erskine et beaucoup d’autres drummers des années 1980, Steve Gadd a un peu changé son fusil d’épaule. Celui qui visait « enregistrement propre en studio », a évolué, mûri, et on sent qu’au lieu de penser une sonorité chirurgicale et sèche (exacerbée par les Remo Pinstripe), il a voulu gagner en chaleur, sans perdre du punch délivré par le bouleau. En gros, il a sans aucun doute voulu garder de l’attaque et des fréquences claires, tout en allant chercher une note un peu plus longue et généreuse. Les cercles assez légers aident à l’ouverture, les coquilles longues tiennent chaque fût, et la taille des chanfreins évite qu’il y ait trop de fréquences aiguës et d’harmoniques de façon générale. Le résultat est très bien équilibré et nous avons eu beaucoup de plaisir à jouer ce kit. Lorsqu’on se trouve derrière une config Jazz/Soul en 18×14’’, 12×8’’ et 14×14’’, on peut être amené à vouloir tendre pas mal les fûts et la grosse caisse, ou relâcher un peu la tension, tout en gardant l’essentiel des notes chantantes. C’est exactement les deux options que nous avons choisies durant ce banc d’essai, et les peaux Remo blanches sablées nous ont aidés à ne pas « caricaturer » la tonalité de ces fûts en bouleau. Comme évoqué plus haut, pour ce type de kit, des Remo Pinstripe ou toute autre peau épaisse ou dotée de muffler n’auraient pas permis d’écouter aussi précisément ce que révèlent des Ambassador. Là, on entend réellement l’âme de cette nouvelle Recording Custom, très sensible aux nuances, avec une séparation étonnante entre les fûts et la grosse caisse, le 12’’ et le 14’’ semblant eux aussi pleinement épanouir leurs fréquences, sans se mélanger aux autres. On garde donc une précision presque génétique héritée de la version précédente, mais avec  beaucoup plus de musicalité à notre goût. L’impact sur chaque tom donne un peu de claquant et la note qui suit a gagné en richesse et reste très contrôlée, claire et nerveuse, sans perdre en rondeur. En version tendue, on retrouve le même caractère sur le tom 12×8’’ très chantant, sur le 14×13’’ bien dense, lui aussi plein de clarté, et sur la grosse caisse non percée (pour la peau de devant), qui sonne comme un tom. Soit le type de son que Roy Haynes affectionne, et qu’il obtient sur sa Yamaha Absolute en érable ! Globalement, le son est très généreux, et chaque élément répond impeccablement aux accents et nuances, sans jamais saturer ni perdre en netteté dans les nuances piano. En version détendue, pour un son un peu plus Soul, la grosse caisse qui ne manquait déjà pas de puissance gagne encore un peu de largeur, avec un impact très naturel. Le fait qu’elle soit surélevée aide à la précision et cela se sent à chaque coup de batte. Le tout donne un résultat très « live », dans le sens vivant, avec tout un tas de possibilités de frappes qui révèleront la qualité indéniable de cette série.

Cinq modèles de caisses claires
Certains pourront se montrer surpris de ne pas voir une caisse claire assortie en bouleau laqué ou satiné, mais il semblait logique de la part de l’un des maîtres du studio, que Mister Gadd opte pour trois types de caisses claires, toutes en métal et de même épaisseur (1,2mm). On a donc le choix entre un fût en alu, un en acier (tous deux en 14×5,5’’), et le troisième en laiton, décliné en 13×6,5’’, 14×5,5’’ (modèle testé) et 14×6,5’’. Cinq modèles au total, de façon à coller au plus près du style de sonorité recherché. Pour résumer (sans caricaturer), on pourrait dire que l’alu s’avère idéal pour jouer funky (d’autant que le cercle est en alu moulé de 3mm), le laiton (Brass) pour le jazz et la fusion, tandis que l’acier révèlera une agressivité naturelle pour le rock. Chaque modèle se voit équipé du nouveau déclencheur Q type, moderne et silencieux, et des coquilles RC assorties à celles des fûts. Les chanfreins sont taillés à 45°. Le modèle en laiton que nous avons joué fait preuve d’une polyvalence remarquable, dégageant une tonalité chaleureuse pour du métal, s’approchant de celle du bois. Nous reviendrons d’ailleurs plus en détail sur chacune de ces caisses claires, testées séparément.
La Recording Custom assure donc un come back remarqué et assez remarquable, avec la possibilité de commander des configs toutes faites ou des fûts au détail. On pourra choisir entre 6 tailles de grosses caisses différentes (de 18×14’’ à 24×14’’ et trois profondeurs pour les 22’’), 3 toms basses (de 14×13’’ à 18×16’’) et 9 toms (de 8×7’’ à 16×14’’, avec fûts classiques ou profonds), voire opter pour des packs de toms (10×7’’, 12×8’’ et 14×13’’ ou 10×7’’, 12×8’’ et 16×15’’) en choisissant sa grosse caisse. Sur le plan sonore, le mix entre une conception vintage et un assemblage d’un bois actuel mêlé à un hardware hyper étudié et très esthétique, donne un résultat à la fois fidèle à la Recording, tout en montrant beaucoup plus de musicalité et de possibilités d’accordages. Enfin, sur un plan financier, on est juste au-dessous des 3 000 euros pour trois fûts (en prix public TTC), donc c’est du haut de gamme, mais la Recording c’est plus que ça… c’est devenu une légende, et ça, ça n’a pas de prix. •


Prix Indicatif TTC :
• Grosse caisse 18×14’’ : 1 614 €
• Tom 12×8’’ : 568 €
• Tom 14×13’’ : 781 €
• Caisse claire 14×5,5’’ : 522 € €


DISTRIBUTION : fr.yamaha.com


Mise en page 1 • Une série de légende remise au goût du jour
• 3 laques et une finition satinée
• Des fûts en bouleau bien punchy et vivants
• Des chanfreins qui arrondissent la note et diminuent les harmoniques
• Des caisses claires en métal pour tous les styles et tous les goûts

 

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