Hi Hats Paiste
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Crêpe dentelle ou croustillante ?
Focus sur trois paires de Hi Hat Paiste qui résument une grande partie de l’esprit du fabricant Suisse : Précision et innovation.
Qu’il s’agisse d’entrée de gamme ou du haut de la production, quel que soit le type de Hi Hat produit par Paiste, on peut vraiment les classer dans une catégorie reconnaissable à l’oreille. Pour définir la production de ce fabricant, on parle souvent de constance entre les paires (ou des cymbales en général), mais aussi d’une clarté omniprésente et d’un côté cristallin, voire croustillant sous les baguettes ou lors de la fermeture au pied. Une véritable identité sonore, en particulier pour les charleys dont la cymbale du dessous est souvent ondulée sur les bords, avec cette fameuse et désormais célèbre option « Sound Edge » introduite par Paiste entre 1967 et 68. Cette « vague » se retrouve actuellement déclinée sur de nombreuses paires à partir de la série PST8 et pour ce banc d’essai, nous avons justement testé deux Sound Edge emblématiques, l’un issu de la série Signature et l’autre de la série Rude. Quant au côté croustillant, il sera ici incarné et assumé par d’excellents Hats de la même série Signature baptisée Dark Crisp.
Une signature qui reflète l’esprit Paiste
Si l’on peut considérer que chez Paiste, se sont les 2002 qui incarnent le côté Rock, cette série Signature en B20 (Signature Bronze) personnifie sans aucun doute l’esprit « large » de la gamme, ces cymbales couvrant les styles les plus variés, avec une polyvalence que beaucoup apprécieront. Il existe au total six Hats différents dans cette série, le Sound Edge 14’’, le Medium Hi-Hat 14’’, le Dark Crisp (13’’ ou 14’’), le Reflector Heavy Full 14’’ et un petit nouveau 12’’ mis au point en collaboration avec Stewart Copland qui ne jure que par Paiste, bien entendu. Nous commençons notre vidéo avec le Sound Edge 14’’ qui illustre parfaitement la tendance de la série. Ciselées avec un trait assez large pour la finition, ces cymbales d’une épaisseur medium fine ont également été pas mal martelées, avec environ une tierce majeure entre le Top (plus fin et plus aigu) et le Bottom ondulé (medium lourd). Ce bord de la cymbale du dessous donne immédiatement un côté un peu plus gras lorsqu’il est fermé, joué sur la tranche (car les ondes laissent les cymbales s’embrasser parfaitement et se libérer par tous les endroits qui ne se touchent pas à 100%) et plus précis et rapide, avec un côté moins tranchant lors de la fermeture au pied. Chacune des deux cymbales est tellement claire et cristalline que cela ne bave pas du tout et on obtient une sonorité franche quelque soit le volume de la frappe. Leur spectre assez aigu leur permet de passer sans forcer au dessus de la grosse caisse et de la caisse claire, et les ouvertures ne font pas saturer l’équilibre sonore. Il est facile de garder le contrôle même en les jouant en position ouverte pour un beat assez appuyé avec le corps de la baguette, et le Top joué avec l’olive restitue chaque coup avec assez de générosité pour ne pas avoir à « chercher » le son. L’équilibre entre la chaleur (due au martelage) et la netteté permet d’être expressif (puissant, détaché, violent…) si l’on le souhaite, ou au contraire, assez neutre. Une belle polyvalence, donc ! On continue avec le Dark Crisp en 14’’ (le 13’’ est vraiment plus « Crispy » encore) qui, pour ne pas se trouver trop proche du précédent, n’a pas de Bottom ondulé (en revanche, il est assez épais), et dispose d’un Top assez Dark. Le Bottom est donc cette fois clairement plus aigu que le Top et la finesse de ce dernier va offrir des possibilités plus nuancées encore. On obtient la même possibilité de puissance en ouvertures (grâce à la vibration du Bottom, bien épais) et les fermetures sont rapides et très nettes, avec un très joli résultat en semi-ouvert, d’où ce nom « croustillant ». On aura un peu moins de puissance sonore sous l’olive, mais lorsque l’on utilise la baguette pour un pattern swing, le résultat n’en est que beaucoup plus fin. Ça marche à merveille, avec un bon détaché, un super rebond et des ouvertures très musicales. Si la première paire sera idéale pour tous les styles, y compris en big band pour le Jazz, celle-là conviendra à beaucoup de styles, peut-être plus acoustiques, y compris pour swinguer en petite formation.
Pas si Rude que ça !
On continue avec une série en B8 (2202 Bronze) qui a longtemps subit des préjugés. Les Rude ont en effet été crées dans le début des années 1980 pour s’illustrer dans les formations les plus bruyantes et s’il est vrai qu’elles servent encore aujourd’hui à dégager le maximum de volume avec le minimum d’efforts, elles ont largement gagné en musicalité pure. La surface des Rude n’étant pas tournée, elles apparaissent avec une finition plus foncée que les 2002, mais il s’agit du même alliage. Les coups de marteau sont beaucoup moins variés et aléatoires que sur les Signature. On suit presque leur alignement à l’œil nu sur tout le corps, sauf sur la cloche qui reste totalement lisse. La série compte deux modèles, un Hi Hat 14’’ et le Sound Edge 14’’ que nous avons testé. La bonne surprise, c’est que le Top est d’épaisseur medium, beaucoup moins lourd que les premières versions ! On est certes dans un registre plus agressif que les deux paires précédentes, mais ces Rude sont loin d’être difficiles à dompter. Chacune est désormais dotée d’une belle note, pas trop sèche ni purement agressive. Elles se révèlent même surprenantes et vraiment réactives lors de la fermeture. On n’a plus l’impression d’avoir à soulever des montagnes et la rapidité du contrôle surprend, lors d’une ouverture forte suivie d’un tchick au pied par exemple. On pourra donc les utiliser pour des contextes acoustiques qui demandent des nuances. Il est certain qu’elles encaisseront les plus grosses tailles de baguettes, mais elles s’adaptent également à une frappe pas forcément appuyée. Jouées semi ouvertes, le volume grossit sans devenir insupportable et on remercie encore une fois les concepteurs qui ont affiné ce Top car tout devient possible. On retrouve les mêmes qualités apportées par le Bottom épais et ondulé qui participe à la largeur sonore obtenue. Là où les Rude pouvaient se révéler uniquement arides et puissantes, on trouve enfin un spectre très varié et réellement intéressant pour des contextes variés, en acoustique et jusqu’à très bruyant !
Comme quoi, même si la nouveauté étonne toujours (cf le Point de Vue de ce mois-ci) un retour vers les séries qui durent n’est jamais inutile. Ce test en est une preuve, car lorsque la recette est bonne à se point, il faut vraiment la garder. Le prix correspond bien entendu à du très haut de gamme car il s’agit de produits incontournables sur le marché, pour lesquels la pérennité ne fait aucun doute. •
Prix Indicatif TTC :
Dark Crisp Signature 14’’ : 489 €
Sound Edge Signature 14’’ : 489 €
Sound Edge RUDE 14’’ : 390 €
Distribution : Gewa France
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• Une identité vraiment reconnaissable • Le côté unique des Sound Edge • La musicalité et la polyvalence des Dark Crisp 14’’ • Des Rude diablement améliorés |
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