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Charlier/Sourisse Multiquarium Big Band Gemini Records André Charlier nous en avait parlé à la fin de l’interview publiée dans Batt Mag 284, et le duo a donc mis son projet à exécution : arranger pour big band ses compositions passées et les enregistrer pour fêter les 25 ans d’existence de Charlier/Sourisse. Le résultat, c’est ce double CD magistral, essentiellement arrangé par le trompettiste Pierre Drevet ou la pianiste Carine Bonnefoy, et pour un titre par le saxophoniste anglais Stan Sulzmann. Si vous connaissez les enregistrements originaux, vous goûterez encore plus, évidemment, la qualité du travail effectué, mais la musique peut, tout aussi évidemment, s’apprécier telle qu’elle. Les 13 titres jazzy-groovy décalés et plein d’humour sortis sur les quatre précédents albums du duo (“Multiquarium”, “Imaginarium”, “Heritage” et “Eleven Blues”) prennent ici une dimension encore plus large avec deux sax, deux trompettes, deux trombones, la section rythmique habituelle de la formation, et quelques invités d’honneur enregistrés à Boston, Londres, New York ou Bruxelles ! Au milieu de cette assemblée de choix, André Charlier fait à nouveau des merveilles de finesse sur sa batterie, prenant de toute évidence un grand plaisir à aborder d’une manière différente ses anciennes compos. La barre est donc mise très haut, ce qui pose la question fatale : que vont-ils bien pouvoir faire après ça ? Eh bien, pour commencer, faire jouer ce répertoire par des big bands professionnels et amateurs, en France et ailleurs. Si ça vous intéresse de vous y frotter, restez connecté sur batteurmag.com pour avoir plus d’informations. Philippe Istria |
Yann Viet/Free Songs Project Life on Mars ? Eklyss/ C’est littéralement un double album que nous présente le guitariste Yann Viet : un premier CD de quatorze titres, sept originaux et sept arrangements de standards de diverses origines, de Moon River à Life on Mars, en passant par Chez Laurette ; un CD bonus contenant deux compositions et cinq reprises de sessions plus anciennes, ainsi que quatorze partitions en PDF. Plus expressif que démonstratif, c’est en très bonne compagnie que Yann Viet (guitares, bouzouki et ukulélé) a enregistré ses créations et arrangements : Marc Éliard (basses et accordéon), Michel Jullien (batterie et percussions), Sylvain Gontard et Gilles Relisieux (trompettes et bugles), William Lecomte (claviers), Jaco Largent et Julio Goncalves (percussions), le son étant l’œuvre d’Olivier Benamou. Un très bel album, dont on goûtera les subtilités pour peu qu’on ait l’ouïe de finesse… Pour se le procurer et en savoir plus : www.yannvietjazzandcrunchguitar.fr Thierry “Fantobasse“ Menu |
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Boclé Brothers/Keltic Project Rock the Boat Boclé Brothers Production/Absilone/Socadisc Parallèlement à leurs parcours respectifs, les excellents frères Boclé (Gildas, le contrebassiste, photographe et vidéaste, et Jean-Baptiste, le vibraphoniste, organiste et mixeur) enregis-trent et tournent depuis près de vingt ans avec leur projet commun, connu successivement sous le nom de “Celtic Tales“, puis “Keltic Tales“, et enfin “Keltic Project“. Voici donc le quatrième album de la fratrie, en quartet avec les non moins excellents Loïc Bléjean aux uilleann pipes (la cornemuse irlandaise) et Simon Bernier à la batterie. Les Boclé continuent de mêler avec bon goût leurs racines bretonnes au jazz, en neuf compositions originales dans lesquelles les improvisations enrichissent les mélodies et climats superbes qui font l’identité du groupe, le tout mis en valeur par la prise de son d’Éric Travaillé et le mixage de Jean-Baptiste Boclé. J’ai déjà écouté cet album en boucle, ma platine ayant invité l’album des frères à repasser. Ainsi, même la boucle est Boclé… À visiter : www.bocle.com Thierry “Fantobasse“ Menu |
Red Hot Chili Peppers The Getaway WEA Pour ce nouvel album, le quartet californien s’est enfermé en studio avec Danger Mouse, qui a assez radicalement modifié leur son, surtout au niveau de la batterie. Quasiment électro sur le premier titre, The Getaway, elle devient garage et très mécanique sur le single Dark Necessities, avant de rendre un hommage à l’intro de John Bonham sur When The Levee Breaks, de Led Zep, sur We Turn Red. On entend ensuite des claps à la sauce 1980’s sur Go Robot, une caisse claire avec effet Gate encore très 1980’s sur Encore, et globalement un son très roots et des patterns très linéaires, limite boîte à rythmes. On ne retrouve le Classic Chad Smith et son jeu expansif que sur le semi-punk, semi-pop This Ticonderoga, et sur le dernier titre de l’album, Dreams of a Samuraï. Ça va sûrement en décontenancer certains, en plus de l’utilisation fréquente du piano et de choeurs féminins, mais “The Getaway” reste tout de même un recueil de très bonnes chansons, avec des mélodies excellentes, des lignes de basse toujours aussi incroyables, des parties de guitare très travaillées aux sons très variés, le tout dans une ambiance globalement funk 1970. On ne pourra pas leur reprocher de faire toujours le même album, et ça nous promet en tout cas des moments assez intenses en concert. Philippe Istria |
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Océan C’est la fin… Axe Killer / FGL Productions Cela fait près de six ans que ce pionnier de la scène hard française (formé en 1974 !) a repris les concerts. Mais il manquait à son tableau de chasse un nouvel album studio, son split (trop) brutal en 1981 ayant laissé comme un goût d’inachevé. Trente-cinq années après leur dernier album éponyme, voici donc venir “C’est la fin…”, comptant en ses rangs la mythique section instrumentale Georges Bodossian à la guitare, Noël Alberola à la basse et Alain Gouillard aux fûts. Dès la première écoute, force est de constater que le groupe a fait exactement ce que les fans attendaient, reprendre le travail d’écriture au même endroit où il l’avait laissé, comme si le temps et les modes n’avaient eu aucune emprise. Avec ce chant hargneux en français, ces textes sociaux revanchards (La Haine, Tu n’ penses qu’à ta gueule…), ce son de batterie purement acoustique laissant une large place aux nuances, et ces riffs à situer quelque part entre AC/DC et Led Zep, tous les ingrédients sont réunis pour faire de cet opus une perle du hard rock à l’ancienne. Espérons que contrairement au titre annoncé, Océan continuera sur sa lancée, car ces gars-là ont encore beaucoup à offrir ! Laurent Bendahan |
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Helloween / Ride The Sky / The Very Best Of 1985-1998 Kreator / Love Us Or Hate Us / The Very Best Of The Noise Years 1985-1992 Kamelot / Where I Reign / The Very Best Of The Noise Years 1995-2003 Sinner / No Place In Heaven / The Very Best Of The Noise Years 1984-1987 Running Wild / Riding The Storm / The Very Best Of The Noise Years 1983-1995 Tankard / Oldies & Goldies / The Very Best Of The Noise Years 1986-1995 Skyclad / A Bellyful Of Emptiness / The Very Best Of The Noise Years 1991-1995 Grave Digger / Let Your Heads Roll / The Very Best Of The Noise Years 1984-1987 Noise Lebt ! – Album Sampler BMG/NOISE Attention événement ! Pour tous les dingues de metal qui étaient trop petits ou pas nés dans les années 80, voici un ensemble de compilations de groupes de légende (toujours en activité), issues du catalogue de Noise Records, l’illustre label allemand qui s’est vite imposé comme LE découvreur de talents de la scène européenne. |
Esperanza Spalding Emily’s D+Evolution Concord – Universal Attention, chef-d’oeuvre : cet album est une pure merveille harmonique, mélodique, instrumentale, et musicale. C’est l’essence même de la fusion, un disque inclassable, qu’on mettra probablement en bacs au rayon jazz, mais qui n’en est clairement pas. Tout est très écrit, façon chanson, mais avec un foisonnement d’idées harmoniques et rythmiques qu’on trouve très rarement dans un album rock, soul ou funk. Les treize compositions sont basées sur le trio guitare (Matthew Stevens, souvent très saturé), basse (électrique, dans la lignée Pastorius) et batterie rock-gospel, avec aux baguettes Justin Tyson ou Karriem Riggins selon les titres, le tout enveloppé de choeurs soul parfois soutenus par des claviers. Ajoutons que ce chef-d’oeuvre (oui, oui, j’insiste) est coproduit par cette bassiste de génie qu’est Miss Spalding et Tony Visconti, le sorcier qui a produit tant d’albums de rock mythiques dont les meilleurs Bowie, et vous aurez peut-être une idée du tourbillon dans lequel vos oreilles vont être prises à l’écoute de cette “D+Evolution”. Bonne écoute ! Philippe Istria |
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Climat Iccopoc Papillon Syncope Management Cet excellent quartet français originaire du Mans, fondé en 2010, revient en force – après une précédente auto-production en 2013 – avec un album haut en couleurs, baptisé d’un curieux et énigmatique patronyme « Iccopoc Papillon » ! Quid de ce disque composé de 10 titres originaux ? Climat est une formation hors-normes, qui évolue dans un domaine instrumental de haute-voltige et délivre un rock ambiant/psychédélique aux multiples influences, teintées d’une poésie et d’une émotion latentes omniprésentes. En effet, la solide section rythmique basse-batterie (côté drums, on retrouve l’excellent Antoine Monfleur) soutient l’univers déchirant et sensoriel des deux guitares, tour à tour légères, distordues et saturées avec moult effets. De plus, la scène renforce cette transe initiatique à raison de projections vidéo illustrant à merveille le propos de ces musiciens inspirés et talentueux. Une musique qui mettra en éveil à coup sûr tous vos sens. A l’heure où sont écrites ces lignes, le groupe sillonne les routes, puisque cet opus a bénéficié d’une sortie européenne afin de soutenir des titres forts, tels que Malabar, Surpiqûre orange ou bien encore Correspondance anonyme. Eh oui… il n’y a pas qu’au bout du monde que le climat change ! Philippe Légaré |
![]() Steve Smith |
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Ahmir « Questlove » Thompson Mo’ Meta Blues Grand Central Publishing Questlove, le grooveur fou des Roots, l’un des plus fantastiques groupes de hip-hop de la planète, a commis cet ouvrage en 2013 (depuis, il a remis le couvert avec un ouvrage de recettes culinaires !), où il exprime toute sa vision du monde. Dans cette biographie, qui s’attarde surtout sur ses aspirations philosophiques, ses conquêtes et ses doutes, il nous fait également partager ses coups de cœur musicaux, passés, présents et à venir (puisque cet homme talentueux est également DJ et producteur), ses influences stylistiques et rythmiques, qui l’ont conduit à jouer la batterie pour la faire sonner comme personne ! Si l’auteur revient sur son enfance dans la ville de Philadelphie à travers quelques chapitres et photographies, c’est surtout son analyse pertinente et sa peinture de la société humaine qui sont ici mises en exergue. L’homme est intelligent et le propos (politique) est également percutant et spirituel (parfois au sens théologique). L’échange avec Ben Greenman (éditeur du New-Yorker), qui conduit l’interview et cosigne cet ouvrage savant de la culture noire américaine post-moderne, est parfois enflammé : The world according to Questlove ! Philippe Légaré |
Steve Shier Learn to play drums Kookaburra music Le solfège vous décourage et devient un obstacle dans votre envie de commencer l’apprentissage de la batterie, voire de progresser ? Alors cet ouvrage précis et malin est fait pour vous ! En effet, en 10 leçons et 120 pages au format de poche – donc très pratique puisqu’il peut se glisser dans une housse de baguettes, ainsi que le cd d’accompagnement fourni au standard mp3 (même si un lien permet de télécharger et donc de dématérialiser celui-ci afin de le sauvegarder pour une utilisation domestique) -, vous apprendrez à jouer des grooves et fills in situ dans les styles rock, blues, funk, métal, jazz et shuffle, grâce à une nomenclature facile sous forme de dessins reprenant les différents éléments du kit. L’apprentissage se fait donc de manière visuelle, à l’instar de la formation musicale, mais sans la contrainte de la lecture précise de notes. Quant à l’éducation de l’oreille, elle sera parfaite grâce aux exercices des différents chapitres proposés sur le cd audio et joués par l’auteur, Steve Shier. De plus, le premier chapitre prodigue, sous formes de photographies et schémas, d’excellents conseils quant à l’ergonomie du kit, la posture, ainsi que la tenue des baguettes. Enfin, le dernier chapitre fait le lien avec la notation musicale traditionnelle pour un retour progressif vers l’étude plus académique. Bien vu ! Philippe Légaré |
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