ROB HIRONS

ROB IRONS OK

Rob Hirons
Sur tous les fronts!
Rob Hirons est devenu depuis quelques années une figure incontournable de la batterie dans le sud de la France. Basé à Marseille, il est sur tous les fronts : l’enseignement, la scène, la pédagogie sous forme de master-class ou l’orga-nisation de stages. Rencontre avec un batteur qui n’a rien perdu de son flegme anglais.

Rob, il y a plusieurs années tu as créé à Marseille l’école Wizdom Drumshed, mais l’enseignement n’est qu’une partie de ton activité…
C’est vrai que je passe beaucoup de temps à enseigner. A la base, il me semble que lorsqu’on commence la batterie et que l’on veut en faire son métier, on cherche à devenir un « performer », c’est-à-dire quelqu’un qui se produit sur scène, avec groupes ou en démo. Mais, au plus profond de moi, j’ai toujours cru que l’on pourrait également élever le statut de pédagogue au même niveau que celui de performer, comme si cela était aussi une forme artistique. Désormais, je passe autant de temps à jouer en groupe ou en démo qu’à enseigner. Pour les cours à Marseille, cela se passe dans mon école, le Wizdom Drumshed dans le 11eme. J’enseigne également à l’école MLC – Academy où j’ai aussi le rôle de Directeur Pédagogique. Pour les démos, je suis à nouveau avec la marque Mapex. J’ai aussi un partenariat avec Sabian, Evans et Vic Firth. Je développe également un concept de “Drum Camp” sur une journée pour des écoles à l’extérieur de Marseille : une sorte d’immersion totale de 10h à 17h pour des petits groupes. Cela permet un travail intensif et on peut aller plus loin que lors d’une master-class, qui dure généralement une heure et demie. J’apprécie beaucoup ces interventions dans d’autres écoles.  A l’heure d’aujourd’hui, j’ai donné des clinics, des master-classes et des stages en France, en Angleterre, en Italie, et en Allemagne. Mon meilleur souvenir est une tournée des clinics aux environs de New York aux Etats Unis, avec John Favicchia (au Drummer’s Collective) et dans les Sam Ash Stores sur la côte Ouest.

Quand tu proposes ta journée de stage, quelle thématique développes-tu?
En fait, je ne cherche pas à me restreindre à une thématique. On me connaît bien sûr pour le travail que je fais à partir de la technique Moeller, parce que je l’ai moi-même travaillée avec Dom Famularo. Mais lors d’une journée de stage, je commence par demander aux élèves ce qu’ils souhaitent développer en priorité. Je note leurs questions et nous les traitons au fur et à mesure. En fait, je me mets à leur disposition. Ensuite, comme tu le sais très bien, il y a des questions qui peuvent nous amener sur tout un tas d’exercices, capables de nous occuper toute une matinée. Ce qui complique les choses en procédant de la sorte, c’est qu’au moment de vendre le projet, le professeur ou l’école qui t’invite souhaite savoir à l’avance quel thème tu développes. Ce qui est normal, car c’est aussi ce qui permet de vendre ta prestation auprès de leurs élèves. Mais c’est à double tranchant : en sélectionnant une thématique, à la fois tu mobilises ceux qui sont intéressés par ce thème, mais tu perds aussi tous les autres. Moi je trouve que c’est plus riche quand la thématique est finalement fournie par la question de l’élève.

Tu viens de faire partie des intervenants du premier Provence Drum Camp à Puyloubier, au pied de la Montagne Sainte-Victoire, est-ce ainsi que tu as organisé ton cours?
Oui, même si comme d’habitude ce qui prend un peu de temps c’est de « briser la glace ». Mais une fois que la première question est posée alors le dialogue s’établit et même les plus timides osent se lancer.

Tu as également participé à la création de Provence Drum Camp?
Oui, tout à fait. D’une manière générale, ce stage est inspiré d’autres stages auxquels j’ai participé, comme le Breizh Drum Session de Belle-Ile, créé par John Petitjean, ou l’International Drum Summer Camp de Nevers, créé par Philippe Légaré. Or il n’y avait pas de stage dans la région PACA et cela manquait.  Nous avons décidé de faire cela à PuyLoubier pour plusieurs raisons : le cadre magnifique, à mi-chemin d’Aix-en-Provence et Marseille. De plus, cela a été organisé en collaboration avec Chantal Orsini, qui habite ici et que j’ai eu comme élève. Pour les intervenants, nous avons choisi des valeurs sûres, à commencer par mon Maître, Dom Famularo. Dom est l’héritier des premiers grands professeurs de batterie aux Etats-Unis, Sanford Moeller, George Lawrence Stone, Billy Gladstone, Joe Morello, ou Jim Chapin. C’est une figure incontournable et emblématique de la pédagogie dans le monde. Il y avait aussi Dawoud Bounabi, John Petitjean, Massimo Russo et toi même. Ce sont des gens sur qui on peut compter, tant pour leur qualité de pédagogue que de performer, et bien sûr cette passion communicative qu’ils ont pour la batterie.

Il y aura une suite à ce stage?
Oui, vu la réaction des stagiaires, on compte bien donner suite et proposer une seconde édition. Il est encore trop tôt pour donner des noms, mais il y a pleins de gens susceptibles de venir à ce Provence Drum Camp.

Désormais Internet est un outil incontournable, quelle place lui accordes-tu?
Internet est un outil précieux, de communication, de publicité, et aussi un espace pour la pédagogie. Je suis en train de refaire mon site, où il y aura des cours en ligne, et aussi la possibilité de s’inscrire pour des leçons par Skype. Les élèves pourront s’abonner au site pour des vidéos qui leur seront réservées. Le site s’appelera www.robhironsdrums.com

Dernière question : peux-tu nous parler des groupes avec lesquels tu joues le plus?
Comme cela a a toujours été le cas pour moi, je joue actuellement pour des musiciens de plusieurs styles bien différents. Par exemple, je joue beaucoup avec un groupe à Marseille qui s’appelle The Page. Il sagit d’est un groupe de reprises, dont la particularité est l’énergie. Nous nous produisons pour des shows de 3 heures non stop et c’est vraiment très intense à chaque concert. Je joue également avec la chanteuse Thérèse Themlin dans un style  plus chanson / folk-rock. Nous avons fait deux albums ensemble et un troisième est en cours. Je joue aussi avec mon groupe de jazz-fusion, Isnard – Tomi – Hirons. Nous jouons une musique plutôt complexe, un vrai défi, dans le style Allan Holdsworth ou Mike Stern. C’est dans ce groupe que je trouve la possibilité de pousser mes capacités techniques jusqu’à mes limites, avec des musiciens extraordinaires. •

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